HCMC, October 12, 2006
Le débat fait rage sur la pénalisation du négationnisme, ce dans le cadre du génocide des arméniens par la Turquie.
Un éditorial du Monde nous informe que l'"histoire appartient aux historiens" et qu'il est donc innoportun pour les parlementaires de légiférer sur le sujet.
La partisans de la liberté d'expression maximale, dont je fais partie, sont aussi sur les rangs, défendant l'idée que le négationnisme participe de la liberté d'expression.
Néanmoins, le débat passe à côté de quelques éléments d'importance et est ainsi tout à fait faussé:
a) Comme le dit un autre article du monde, "Du négationnisme considéré comme une atteinte à l'ordre public -Article paru dans l'édition du 13.05.06"
"Nier le génocide arménien n'est pas exprimer une opinion, mais s'en prendre à la dignité de l'homme. .....Il est utile de rappeler que l'adoption de lois visant à prohiber la négation de génocides attestés par les historiens et reconnus comme tels n'équivaut pas permission aux tribunaux d'intervenir sur la qualification d'un événement historique. Ce qui importe au juge dans les affaires de contestation de crimes contre l'humanité, ce n'est pas la question de savoir si ce que dit l'historien est vrai, mais celle de savoir si son travail et ses allégations révèlent une intention de nuire ou répondent au devoir d'objectivité et aux règles de la bonne foi. ....
La liberté du scientifique ne rime pas avec son irresponsabilité. Ce que condamne le juge, le cas échéant, ce n'est pas d'avoir pensé différemment, c'est de profiter de la légitimité conférée par le débat scientifique et le statut d'historien pour soutenir une idéologie négationniste.
.... si la dignité de la personne humaine est bafouée par l'exécution de crimes contre l'humanité, quels qu'ils soient, elle l'est aussi par la contestation de ces mêmes crimes généralement considérée comme l'étape ultime de tout processus génocidaire : « Le négateur fait au témoin ce que le bourreau fait à la victime » (Frédéric Worms). ..."
b) Suite à une longue pratique de tentative de dialogue avec des négationnistes convaincus, je peux témoigner que la vraie atteinte à la liberté d'expression est le négationnisme, et non pas sa pénalisation. On peux le comprendre mieux en se demandant s'il faut dépénaliser la pédophilie au nom de la même liberté d'expression??? Ce serait bien sur une abberation totale et une mésutilisation du principe de liberté d'expression.
c) Imaginons un biologiste qui organise des conférences sur l'infériorité d'une race particulière, infériorité prouvée par des recherches scientifiques bidons. Est ce que les représentants de cette race seraient forcés d'accepter une telle démonstration ignominieuse sans le moindre recours à la loi sous prétexte qu'il "n'appartient pas aux juges de faire la biologie"?????
d) Le négationnisme ne porte malheureusement pas que sur le génocide arménien, il porte aussi sur des génocides "actuels" comme par exemple au Soudan. C'est à l'examen de la situation au Darfour que l'on comprend mieux que la négation fait partie intégrante du processus génocidaire et doit donc etre condamné dans l'ensemble.
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