Thursday, May 17, 2007

Bianca Jagger et l'action humanitaire

San Diego, May 17, 2007

Bianca Jagger : des Rolling Stones au combat humanitaire!

Basé sur un article paru dans l'édition du 24.03.07 du journal Le Monde et que, après consultation avec le journal, j'abrège fortement sous peine de devoir payer des droits de reproductions de 480 Euros, argent que je préfère verser à une cause humanitaire....

"C'est une combattante. Les pommettes hautes, la bouche ardente, la voix grave, les sourcils accentués sur des yeux noirs. Une femme belle. Dont les pantalons sobres et l'allure un tantinet sévère paraissent brider une féminité qui fit, il y a trois décennies, le bonheur des photographes, de ses amis célèbres du Studio 54 de New York (un night-club mythique où elle fut photographiée, un soir, sur un cheval blanc) et de son mari de l'époque, Mick, leader des Rolling Stones.
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Œuvrant pour Amnesty International dont elle fait partie du conseil consultatif aux Etats-Unis, épaulant Human Rights Watch et d'autres ONG. Honorée par de nombreuses distinctions dont le Right Livelihood Award, en 2004, connu comme « le Nobel alternatif ».
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Ayant obtenu une bourse pour venir étudier à Sciences Po, elle débarque à Paris en 1966, émerveillée par la philosophie des Lumières et les concepts de liberté, d'égalité, de fraternité. Elle dévore bouquins et éditoriaux - son premier livre en français est L'Etranger, de Camus -, participe à de multiples conférences, réfléchit. Elle se dit qu'un jour elle travaillera dans la politique ou sur le terrain des droits humains. Mais, en 1971, elle épouse Mick Jagger, rencontré à Paris.

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Elle vit entre Londres, Paris, New York, suit les
Stones en tournée, apparaît dans quelques films. ........... On est en 1979, la révolution sandiniste bat son plein. Après avoir coordonné une campagne de récolte de fonds pour les victimes de la guerre, Bianca Jagger retourne au Nicaragua avec la Croix-Rouge. Elle est horrifiée par l'état du pays, met un moment ses espoirs en la révolution, mais condamne rapidement les dérives du pouvoir sandiniste, scandalisée parallèlement par le sabotage des Etats-Unis, qui financent les « contras », les guérilleros contre-révolutionnaires.
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Elle s'engage à New York auprès de jeunes mères atteintes du sida et contribue à la création d'un centre d'accueil à Harlem. Bouleversée par la guerre en ex-Yougoslavie, elle enquête dans des campements de réfugiés sur les viols massifs de femmes bosniaques par les forces serbes, parvient à faire évacuer vingt-deux enfants pour qu'ils reçoivent des soins aux Etats-Unis, dont un petit Mohamed, gravement malade du coeur, qui vivra avec elle pendant un an à New York. Et elle se bat pendant des mois, y compris auprès de Kofi Annan, pour obtenir de l'ONU une enquête sur le massacre de Srebrenica et l'inaction - « la complicité » - de la communauté internationale.
« Jamais un outsider n'avait pratiqué, avec autant d'habileté et d'efficacité, un tel lobbying, se souvient Muhamed Sacirbey, ancien ambassadeur de Bosnie. Elle a subtilement contourné le Conseil de sécurité et misé sur un vote de l'Assemblée générale en convainquant un à un les diplomates de différents pays. Il fallait une détermination à toute épreuve pour obtenir ainsi ce dont Kofi Annan, la France et les Etats-Unis ne voulaient à aucun prix. Quel personnage ! Dense, exigeante, ne se laissant jamais dominer par ses émotions mais obsédée par son idée de la justice. »

Robert Badinter, qui l'a fréquemment rencontrée, avoue son admiration. « Elle est d'un dévouement, d'un sérieux et d'une intensité de conviction rares, dit-il. C'est une vraie grande militante. Avec une haine de l'injustice... et de George Bush. »


Annick Cojean Journaliste au Monde

Et bien sur pour une video du meilleure concert des Stones, voir ici-même

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